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Un carburant à base d’eau & de CO2

Face à l’offensive des moteurs électriques et autres piles à hydrogène, certains constructeurs automobiles répliquent en explorant des voies alternatives. C’est le cas d’Audi qui vient de mettre au point un carburant à base d’eau (H2O) et de dioxyde de carbone (CO2).

Le monde de l’Automobile en effervescence !
Les automobiles électriques sont longtemps restées sur un marché de niche, mais l’irruption récente de Tesla Motors (et le succès de son Model S) a donné des sueurs froides aux constructeurs automobiles traditionnels. Pas tant sur ses volumes de ventes (quelques dizaines de milliers de modèles en 2014) que par les nouveaux atouts du genre que sont un design élégant, une autonomie augmentée, un standing haut-de-gamme & des équipements high tech. Certes, l’avantage sur la concurrence est encore colossal, mais le client-roi peut s’orienter à tout moment vers d’autres envies…
Les constructeurs automobiles l’ont bien compris, eux qui rivalisent d’ingéniosité afin de proposer chaque jour de nouvelles améliorations et/ou options à leurs produits! Alors que le constructeur nippon Toyota a choisi le créneau porteur du moteur à hydrogène, voilà que la firme allemande aux 4 anneaux Audi débarque à son tour sur la scène, en s’associant à sa consoeur Sunfire. En explorant une voie révolutionnaire et non polluante, elle vient de présenter le Blue Crude, un nouveau carburant dont la composition s’appuie sur deux matières premières essentielles : l’eau (H2O) et le dioxyde de carbone (CO2). Etonnant, non? Révolutionnaire, pour le moins…

Procédé de fabrication en trois étapes
Le procédé de fabrication de ce nouveau carburant se divise en trois étapes disctinctes :
La première consiste à réaliser une électrolyse réversible de l’eau afin de la décomposer en oxygène (O2) & hydrogène (H2) purs (www.hhogreentech.com; ceci au moyen d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydroélectrique) permettant d’atteindre une température supérieure à 800°C.
La deuxième étape consiste à mixer l’hydrogène pur à du monoxyde de carbone (CO) obtenu à partir du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère (ou fourni par des installations de production de biogaz). Quand la température s’élève et que la pression est adéquate, le mélange devient liquide : il se charge en potentiel énergétique. C’est ce fluide composé d’éléments hydrocarbonés, à longue chaîne, que Sunfire et Audi ont baptisé Blue Crude.
La dernière étape permet à ce fluide d’être raffiné et utilisé comme un carburant ; à défaut, d’être mélangé à du gasoil traditionnel pour les véhicules équipés de moteurs Diesel. Après des essais en laboratoire, les deux partenaires ont organisé des tests sur des véhicules en Allemagne, du côté de Dresde. Selon Audi et Sunfire, le Blue Crude serait non seulement plus propre que le gasoil traditionnel mais aussi plus efficace sur le plan énergétique ; on parle d’une efficience énergétique de l’ordre de 70% !

Une production dans les starting-blocs
«Le moteur fonctionne plus tranquillement et produit moins de polluants», assure Christian von Olshausen, directeur de la technologie chez Sunfire. Ce nouveau carburant pourrait donc faciliter «la mobilité longue distance sans aucun impact sur le climat», explique Reiner Mangold, directeur du développement de produits durables chez Audi. « Aucun impact sur le climat ! » : l’expression est pour le moins brutale lorsqu’on sait que la combustion de tout hydrocarbure dégage du CO2… On se battra désormais sur des valeurs beaucoup moins élevées, c’est une évidence !
Développé dans les laboratoires de Sunfire, le Blue Crude a été testé dans l’usine-pilote que la marque allemande Audi détient dans la même ville de l’Est du pays. Et selon les annonces des deux partenaires, 3000 litres de ce nouveau carburant pourraient être produits dans les mois à venir ; de quoi effectuer de sérieux tests anti-pollution, mais également de consommation (vous savez : ce vieux serpent de mer qui revient inlassablement !)…

Article remodelé (extrait du magazine Bilan – Mai 2015)

Un véhicule propulsé à l’eau de mer!

Plus besoin d’essence, de gasoil ou tout autre hydrocarbure, il vous suffira simplement de remplir le réservoir d’eau salée. Vous en aviez rêvé ? C’est désormais une réalité proche…

Ce véhicule révolutionnaire est suisse! Actuellement, il n’est qu’un prototype mais ses concepteurs espèrent bientôt la commercialiser. Au premier regard, elle a un look de voiture de sport : de couleur gris métallisé, ses portes s’ouvrent vers le ciel comme deux grandes ailes, à la manière de la mythique Mercedes 300 SL… Quelle référence, me direz-vous ! La Quant e-Sportlimousine, nom de code du véhicule, possède un moteur électrique qui fonctionne avec une batterie très spéciale : à l’intérieur, on y trouve deux réservoirs qu’il faut simplement remplir d’eau salée. Etonnant, non ? Révolutionnaire, oui !

Une réaction d’oxydo-réduction

Derrière ce terme un peu technique se cache en réalité de la chimie organique : basée sur un échange d’ions qui produit de l’énergie, ce procédé très prometteur & non polluant utilise pour seul consommable de l’eau de mer ! Et, force est de constater que notre planète en possède une quantité importante, disponible de manière gratuite pour plusieurs siècles…
Ses concepteurs ont calculé que cette voiture aurait une autonomie de 600 kilomètres. Imaginée et conçue en Suisse par une équipe d’une centaine de chercheurs, elle a été présentée dans sa première version au Salon de l’auto à Paris, en octobre 2014 ; depuis, elle a partiellement évolué. Selon ses concepteurs, elle pourrait être produite en série très prochainement. Mais à quel prix ? Pour l’instant, personne ne le sait.

Des batteries moins encombrantes

Afin de produire un véhicule en série & le commercialiser, il est nécessaire qu’il réponde à des normes internationales en matière de sécurité ; aujourd’hui, il ne resterait qu’à réaliser les crash-tests pour en officialiser la commercialisation. Or, cela passe par la production de quelques modèles afin qu’ils soient testés, mais aussi détruits… Et c’est bien là que le bas blesse : cela nécessite un budget important, qui peine à trouver son financement.
Indéniablement, ce projet de voiture propulsée à l’eau de mer devrait faire avancer la technologie électrique ; en effet, ses batteries sont beaucoup plus légères que celles au Lithium, mais surtout infiniment moins volumineuses ! Quand on sait que poids & volume habitable sont les deux mamelles du design automobile, on est en droit de penser que la route de ce futur véhicule est droite & dégagée… L’avenir nous le dira.

 

Une évolution présentée à Genève

Une version plus aboutie sera présentée en mars prochain lors du très attendu Salon automobile de Genève. Gageons d’ores & déjà qu’elle saura attirer les plus curieux et rassembler les suffrages les plus indécis ; car proposer un look aussi ravageur sur un véhicule à propulsion non fossile, est plutôt rare de nos jours… « Ah, si ma Prius avait eu c’te gueule, j’en aurais acheté pour toute la famille !! », entends-je déjà s’exclamer les plus réticents dans les coursives du Palexpo. C’est à se demander si les constructeurs automobiles ne font pas volontairement de l’ideux pour ce type de véhicule à la motorisation propre !?!…

Reste que le prix de sa commercialisation sera le juge de paix. Débourser plus de 100’000 CHF pour acquérir un véhicule 100% propre n’est pas encore à la portée de toutes les bourses ; l’exemple du constructeur américain de voitures électriques (produisant les somptueux Modèles S & X) en est l’illustration parfaite! Mais n’a-t-on pas coutume de dire que tout ce qui est rare, est cher ? Dans ce contexte, quelque soit le futur prix de la Quant e-Sportlimousine, il sera justifié car sa « gueule » de super car est unique. Et c’est déjà ENORME !

Voitures, carburants & rejets de CO2: ce que les constructeurs ne vous disent pas!…

Roulez propre: c’est l’argument choc des constructeurs automobiles quand il s’agit de vendre leurs véhicules neufs. Mais en large majorité, les performances vantées par les grandes marques en matière de consommation de carburant et d’émissions de CO2 ne reflètent pas la réalité.

Comment expliquer ces différences marquées? Existe-t-il des « bidouillages » lors des tests effectués par les constructeurs? Qu’est-ce cela coûte au consommateur au final? Les équipes techniques d’A Bon Entendeur ont enquêté pour vous en Allemagne et à Bruxelles ; leur verdict est sans appel…

Visionnez le reportage tourné par les équipes de la RTS lors du Salon de l’Auto (Genève – 2014)

Consommation de carburant: les chiffres des constructeurs en question
Il existe 25% de différence en moyenne entre les chiffres de consommation d’essence et d’émission de C02 annoncés par les constructeurs automobiles et les mesures de ce laboratoire indépendant à Landsberg am Lech en Allemagne. Il s’agit du centre de test de l’ADAC, l’Automobile Club allemand. Ce laboratoire, l’un des plus pointus d’Europe en matière de véhicules à moteur, teste plus de cent cinquante voitures par année, sur tous les plans, confort ou technique. Plus de trois cents critères sont évalués y compris la consommation et les émissions de gaz, parmi lesquels le CO2.

Pour évaluer de manière parfaitement semblable et comparable chaque véhicule, le laboratoire de l’ADAC met en place un véritable simulateur routier puis réalise chaque fois le même cycle de test: un trajet réaliste susceptible de provoquer une consommation de carburant et des rejets de gaz proches de ce que le conducteur moyen va expérimenter, jour après jour. Steve Mestdagh, responsable des  tests  mobilité de l’association de consommateurs européenne Euroconsumers supervise régulièrement des tests à Landsberg. Pour cet expert automobile, le problème réside dans le fait que le cycle de test d’homologation (NCEC), utilisé par les constructeurs de voiture en Europe et par l’Union Européenne, n’est pas suffisamment réaliste et sous-estime systématiquement la consommation et les émissions des voitures par rapport à une utilisation normale. Ce sont pourtant ces résultats qui sont utilisés par les constructeurs dans les fiches techniques de leurs véhicules.

Le NCEC, qui  date de 1973, fait  uniquement parcourir à la voiture 11 kilomètres en 18 minutes, à la vitesse moyenne de 33,6  kilomètres/heures. Les accélérations entre les différentes vitesses constantes sont faibles et la voiture ne roule que 10 secondes à  120 kilomètres/heure sur toute la durée du test. Une méthodologie pas très probante selon Euroconsumers et l’ADAC qui ont donc décidé de tester les voitures autrement.

>> Tableau comparatif des tests ADAC et des tests constructeurs

La manipulation des tests chez les constructeurs
Une consommation en carburant supérieure à celle annoncée par les constructeurs signifie autant de dépenses supplémentaires pour les automobilistes et se chiffrent en centaines d’euros par an. L’organisation « Transport et Environnement » basée à Bruxelles milite pour des transports durables. Dans un récent rapport, elle affirme que les constructeurs manipulent les tests de laboratoire et les tests routiers de leurs véhicules. L’organisation a fait tester six voitures, en suivant exactement la même procédure que les constructeurs. Mais ses résultats ont montré que la consommation de carburant et les émissions de CO2 étaient 19 à 28 % supérieures à celle révélée par les tests officiels. L’enquête a été menée grâce à des informations confidentielles livrées par des ex-employés de grands constructeurs et par des ingénieurs indépendants.

Le rapport détaille une bonne vingtaine de trucs utilisés pour réduire la résistance à l’air et au roulement. Certains constructeurs surgonflent ainsi les pneus, d’autres déconnectent l’alternateur, ce qui bloque le chargement de la batterie. Conséquence: la voiture utilise moins d’énergie et donc brûle moins de carburant. Un procédé rendu possible par la brièveté du test. Le fait de scotcher les portières et les grilles de ventilations, de desserrer les freins au maximum ou encore d’augmenter artificiellement la température du moteur peut aussi influencer les résultats, et faire baisser la consommation de carburant et les émissions de CO2 pendant les tests menés par les constructeurs. Le problème, selon « Transport et Environnement », n’est pas tant que les constructeurs ne respectent  pas les règles mais que les normes soient tellement laxistes et archaïques qu’elles puissent être contournées. Un nouveau test devrait être imposé aux constructeurs à l’horizon 2017.

La pollution cachée des voitures neuves
Peut-on protéger l’environnement en gardant sa vieille voiture? C’est la thèse que défend Lucien Willemin dans son livre « En voiture Simone ». Son raisonnement est basé sur ce qu’on appelle l’énergie grise, soit toute l’énergie, la pollution cachée dans chaque objet qui nous entoure. Selon lui, une voiture ne pollue pas seulement en rejetant du CO2 lorsqu’elle roule en Suisse. Le coût pour l’environnement est déjà conséquent lors du processus de fabrication puis non négligeable lorsque le véhicule doit être détruit. Le message de l’auteur est donc d’accepter de rejeter un peu plus de CO2 en usant au maximum le parc automobile existant en Suisse afin d’éviter une pollution chimique ailleurs.

A Neuchâtel, Lucien Willemin a été entendu par le gouvernement qui a intégré la notion d’énergie grise dans le calcul de la nouvelle taxe automobile, entrée en vigueur en janvier 2014. Les autorités cantonales ont ainsi inclus un facteur de pondération en déduisant 8 francs par année d’âge du véhicule. Malgré la prise en compte de l’énergie grise, ce sont toutefois les émissions de CO2 qui pèsent le plus lourd dans le calcul du montant de la nouvelle taxe. Les automobilistes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas s’acheter une nouvelle voiture moins polluante vont devoir payer plus d’impôt. Lucien Willemin, a vu sa taxe passer de 478 CHF à 621 CHF, soit une augmentation de 30%!

Conduite: comment diminuer sa consommation de carburant
Une conduite appropriée de son véhicule permet de limiter les rejets de CO2 dans l’atmosphère. Steve Mestdagh, responsable des  tests  mobilité de l’association Euroconsumers, nous livre ses conseils. Un bon truc pour estimer avant l’achat quelle sera la consommation moyenne réelle de son véhicule est de se baser sur la consommation annoncée par le constructeur pour la conduite en ville.

(Extrait article ABE du 11 mars 2014 – www.rts.ch)

Economiseurs de carburant : le système à la mode

Terres rares : les Chinois maîtres du monde?

Ces métaux stratégiques, présents dans toutes les industries de haute technologie civile et militaire, autrement nommés « terres rares », sont utilisés aussi bien pour fabriquer des objets de notre quotidien (baladeurs ou téléphones portables), que pour développer les voitures écologiques, les éoliennes et même les missiles. Ces 17 éléments chimiques aux noms latins portent mal leur qualificatif de « terres rares » puisqu’ils sont relativement abondants dans le sol. Le problème, c’est qu’en raison de faibles coûts du travail et d’une grande tolérance à la pollution engendrée par l’extraction de ces terres rares, la Chine détient aujourd’hui de 95 à 97 % de la production mondiale. Une situation de monopole dont l’Empire du Milieu profite pour imposer des quotas d’exportation, qui mettent à mal les besoins des industries occidentales.

Quels sont les risques liés à notre dépendance de plus en plus grande à ces métaux aux propriétés si particulières? Faut-il relancer l’extraction de ces métaux ailleurs qu’en Chine ? Geopolitis décrypte les conséquences géopolitiques de la domination chinoise dans l’industrie des terres rares.

L’invité: Gilles Carbonnier, professeur d’économie du développement à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), à Genève.

(Emission diffusée le 30 septembre 2012, présentée par Xavier Colin)

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